dimanche 17 août 2008

Les nettoyants écologiques: certification et recettes maison


Rebonjour à tous. Désolée de vous avoir délaissés si longtemps. J'ai l'intention de rattraper le temps perdu au cours des prochaines semaines.

Comme je compte, via ce blog, répondre aux questions que vous pourriez avoir quant à un sujet concernant l'environnement et l'écologie, j'ai effectué une petite recherche afin de répondre à la question de Lise. Elle disait avoir de la difficulté à déterminer quelles recettes de nettoyants écologiques trouvées sur le web sont réellement bonnes. Je vais donc tenter de répondre à cette question de deux façons. Premièrement, je vais vous parler de recettes maison de nettoyants écologiques. Par la suite, je vous donnerai plus de détails sur les certifications écologiques de certains produits nettoyants.

L'idée principale derrière l'utilisation de produits nettoyants écologique est double: minimiser le rejet de substances nocives dans l'environnement et réduire la présence de produits chimiques dans la maison. Il est bon de se souvenir que chaque produit utilisé a un impact direct sur l'environnement: l'énergie investie lors de la production du produit et de son contenant, les rejets chimiques, comment disposer d'un contenant vide... La plupart des produits nettoyants utilisés se retrouvent dans l'eau à la fin du nettoyage et sont ainsi rejetés dans nos cours d'eau. Malheureusement, les techniques d'épuration ne sont pas encore tout à fait très développées et ne permettent pas de se débarrasser de tous les produits chimiques. Pensez aux traces de nombreux médicaments et autres présentes dans les rejets d'eau de la ville de Montréal! Il est donc important de faire sa part et de réduire notre empreinte toxique. Et ne vous inquiétez pas, ces nettoyants fonctionnent aussi bien que les produits sur le marché et ne nécessitent aucuns sinon peu d'efforts supplémentaires.

J'utilise depuis un certain temps comme nettoyant tout usage le mélange suivant:
  • 1 tasse d'eau
  • 2 cuillères à thé de savon à vaisselle (écolo, de préférence. J'ai un faible pour le Biovert!) ou de savon de castille
  • 10 gouttes d'huile essentielle de mélaleuca
Pour faciliter l'utilisation, j'ai acheté un vaporisateur pour cette solution nettoyante. Jusqu'à maintenant, je suis assez contente des résultats. J'ai fait le test sur différentes surfaces (mélamine, plancher de bois, acier inoxydable, céramique et porcelaine) et ça fonctionne bien, sans laisser de trace. Le mélaleuca donne même une petite odeur fraîche et agit comme antibactérien. C'est certain que ce n'est pas de l'eau de javel, mais je ne cherche pas à désinfecter ma maison! Je crois fermement qu'un minimum de germes est nécessaire. J'ai pensé ajouter quelques gouttes d'huile essentielle d'agrume pour la prochaine fois, histoire de changer un peu l'odeur de mon nettoyant. L'huile essentielle de lavande est aussi considérée comme antibactérienne et pourrait donc être utilisée dans ce mélange. En conclusion, ce nettoyant fonctionne très bien et est franchement peu dispendieux. Essayez-le et vous m'en donnerez des nouvelles.

Aussi, certaines solutions classiques sont à la portée de tous:

Nettoyant pour les vitres
  • 4 tasses d'eau
  • 1 cuillère à thé de vinaigre.
Crème à récurer:
  • 1/4 tasse de bicarbonate de soude (petite vache!)
  • 2 c. à table de borax
  • 2 c. à table de cristaux de soude (soude caustique, ne pas confondre avec le bicarbonate de soude)
  • Savon liquide (vaisselle ou castille) en quantité suffisante pour générer une crème
  • Quelques gouttes d'une huile essentielle de votre choix
Autre petit truc: si vous trouvez que votre nettoyant écolo ne fait pas partir les taches tenaces, je vous suggère de laisser macérer la dite tache dans votre produit pendant quelques minutes. Ça devrait régler le problème.

Quelques sites présentant des recettes de produits nettoyants écologiques:
http://www.davidsuzuki.org/files/NC/Green_cleaning_recipes.pdf
http://www.telequebec.tv/emissions/vieenvert/produitsnettoyants.aspx
http://www.ecologycenter.org/factsheets/cleaning.html
http://www.andreanne.net/blog/index.php?2005/12/14/168-produits-nettoyants-ecologiques-faits-maison
http://www.zetika.com/maison-et-jardin-ecologiques/recettes-de-produits-nettoyants-ecologiques-pour-la-maison.html

J'ai encore une fois bien apprécié les documents qui ont été pondus par la Fondation David Suzuki. Vous trouverez même des petits vidéos vous enseignant comment fabriquer vos produits sous la rubrique Queen of Green. Aussi, plusieurs des sites ci-dessus ont des commentaires de gens qui ont essayé les produits. Je pense que dans la plupart des cas, les recettes proposées sont efficaces. Mais bon, je n'ai pas pu tout essayer par moi même, alors vous devrez vous fier aux commentaires des internautes.

Trucs pratiques pour rendre la vie de tous les jours plus écolo:
http://ekologeek.free.fr/

Si vous vous sentez lâches et que vous n'avez pas envie de faire vous-même des produits nettoyants (on vous le pardonnera!), il existe maintenant plusieurs alternatives facilement accessibles. La plupart des épiceries et magasins à rayons tiennent maintenant des gammes de produits nettoyants écologique. Mais comment s'y retrouver dans tout ça? Généralement, les produits écologiques ne devraient pas contenir les ingrédients suivants:
  • solvants aromatiques ou solvants halogénés, ni de butoxy-éthanol
  • phosphates
  • EDTA (ethylene diaminetetra-acetic acid)
  • APEO (alkylphenol ethoxylate)
Et si vous êtes encore plus lâches, sachez que plusieurs organismes s'assurent de vérifier pour vous que certains produits rencontrent des normes de base quand à leur formulation et leur fabrication. Par exemple, Écologo est un des organismes dont le logo est le plus fréquemment observé sur les bouteilles de produits écologiques. Tous les produits ayant un logo d'Écologo doivent réussir une série de tests de toxicité et doivent remplir certains critères quant à leur performance, biodégradabilité, le nombre d'ingrédients nocifs pour l'environnement et la production de déchets engendrée lors de la fabrication. Certains produits fabriqués aux États-Unis peuvent être homologués Greenseal, un organisme similaire à Écologo. Les produits approuvés par ces organismes sont donc moins nocifs pour l'environnement que les produits de nettoyage classiques.

Dernière chose: si vous choisissez d'acheter des produits nettoyants écologiques, essayez d'acheter ceux qui sont fabriqués au Québec! Non seulement vous soutiendrez l'économie locale, mais vous réduirez votre empreinte environnementale en choisissant un produit ayant nécessité moins de transport, donc ayant généré moins d'émissions de CO2.

Si vous avez des questions quant au contenu de ce blog, n'hésitez pas à m'en faire part. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions!

Sur ce, bon ménage à tous!

samedi 2 août 2008

Le Québec pour la séquestration des gaz à effet de serre?

Selon le site web de Radio Canada, le gouvernement du Québec est sur le point de financer une chaire d'étude sur la séquestration géologique du dioxyde de carbone (CO2), l'un des principaux gaz à effet de serre (GES). Le gouvernement s'apprête donc à verser 5 millions de dollars à l'INRS sur 5 ans afin de financer cette chaire.

La séquestration géologique du CO2 consiste à emprisonner le gaz dans un substrat géologique rocheux, ce qui comprend les gisements de gaz naturel ou de pétrole, les veines de charbon, les aquifères salins et les bassins sédimentaires. D'autres techniques de séquestration géologique sont présentement à l'étude, tel que l'emmagasinage entre les strates de schistes. Le gaz dois toutefois être emprisonné à plus de 800 mètres de profondeur, afin qu'il passe à un état supercritique, qui est plus dense et nécessite moins d'espace. Des membres du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ont estimé que 99% du CO2 "entreposé" de cette façon devrait être stable pendant 1000 ans. Des études menées par ces compagnies pétrolières ont toutefois suggéré que le CO2 pourrait être stable pendant des milliers, voir millions d'années.


Présentement, plusieurs compagnies exploitant des gisements pétroliers utilisent ce procédé pour la récupération assistée du pétrole. La règlementation de certains pays prévoit que les puits de pétrole doivent être fermés de façon adéquate avant d'être abandonnés, afin d'éviter que des débris remontent à l'intérieur du puit et contaminent le sol. Des mesures semblables devraient être prises concernant la séquestration de CO2 afin de s'assurer que le gaz ne s'échappe pas.

Bien que l'emprisonnement du CO2 dans des strates géologiques offre une solution immédiate pour réduire le niveau de CO2 atmosphérique et contrer par le fait même le réchauffement climatique, ce n'est qu'une solution temporaire. On peut comparer cette méthode à cacher de la poussière sous un tapis. Tout semble beau et propre pendant un certain temps, mais la poussière finit par réapparaître. Il n'est pas garanti à 100% que le CO2 demeurera emprisonné durant les 1000 années prévues ou plus. Le plus gros danger associé avec la séquestration de CO2 est les fuites. Que ce soit suite à un tremblement de terre ou dû à la perméabilité du réservoir utilisé, les fuites ont un impact désastreux sur l'environnement entourant la zone de séquestration. La diffusion graduelle du CO2 de la strate vers la surface pourrait affecter des nappes phréatiques servant de source d'eau potable et y favoriserait la formation d'acide carbonique. Ce dernier modifierait le pH de l'eau et inciterait la migration de métaux toxique. Dans le cas où le CO2 atteindrait la surface, la forte concentration de ce gaz détruirait les plantes environnantes et asphyxierait la faune. N'oublions pas que le gaz s'étant échappé de son réservoir, il sera disponible dans l'atmosphère où il contribuera de nouveau à l'effet de serre.

La plupart des sites de séquestration étant des nappes pétrolières, il y a fort à croire qu'une fois la nappe à sec, les compagnies exploitant le gisement délaisseront leurs installations. Il serait possible qu'un puit mal entretenu permette au CO2 de remonter à la surface. De plus, ces installations requerront un suivi à très long terme, soit un minimum de 1000 ans selon les estimations, ce qui dépasse largement la longévité d'une compagnie.

Somme toute, cette méthode n'est pas une solution efficace et sécuritaire pour se débarrasser des GES. Le gouvernement devrait investir dans la recherche sur la réduction des émissions, une méthode adéquate et durable pour enrayer le réchauffement climatique.