jeudi 31 juillet 2008

Lecture: A Harvest for Hope: A Guide to Mindful Eating, par Jane Goodall

Quand j'ai su que Jane Goodall avait écrit un livre portant sur les défis de l'alimentation moderne, je me suis dit qu'une grande dame de la science comme elle devait certainement avoir quelque chose d'intéressant à partager. C'était effectivement le cas.

Pour ceux qui ne sont pas familiers avec Jane Goodall, un petit résumé s"impose. Au début des années 60, Jane Goodall s'aventura en Afrique afin d'étudier les population de chimpanzés près du lac Tanganyika, en Tanzanie. Après avoir observé pendant longtemps les chimpanzés de cette région, elle découvrit que ces derniers étaient capables d'utiliser des outils. En insérant une branche dans un trou de termites, les chimpanzés étaient capables de retirer une branche couverte de termites, ce qui leur fournissait une bonne collation. Ce fut une grande découverte à cette époque, car la croyance générale voulait que seuls les humains étaient assez intelligents pour se servir d'outils. Jane Goodall observa aussi que les chimpanzés chassaient à l'occasion de petits animaux, ce qui réfuta la théorie selon laquelle ces singes étaient végétariens. Depuis ce temps, Jane Goodall a créé l'Institut Jane Goodall pour la recherche, la préservation et la conservation de la faune, dont le principal but est de protéger et préserver les chimpanzés et leur habitat, tout en favorisant le développement durable des communautés entourant le parc de Gombe.


Dans son livre, Jane Goodall partage avec nous les découvertes qu'elle a fait au fil des ans. Elle se souvient de l'agriculture et des fermes de son enfance, peu après la Deuxième Guerre mondiale. Peu de pesticides étaient utilisés afin de cultiver fruits et légumes. Les animaux étaient considérés comme des collaborateurs plutôt que des sources de profits. Elle déplore que l'essor de la technologie a dissocié l'Humain de son alimentation, que peu de gens prennent le temps d'être reconnaissants envers la nature pour la nourriture qu'elle fournit. Les repas sont devenus une obligation et plusieurs familles passent maintenant leur repas devant la télévision. De moins en moins de familles profitent des repas pour échanger et partager. Un des aspects qu'elle développe dans cet ouvrage est le rôle des pesticides et des OGM dans le monde moderne. La majorité des semences transgéniques sur le marché présentent un gène de résistance aux pesticides. Ceci permet aux producteurs de répandre des pesticides afin de se débarrasser des "mauvaises herbes" sans toutefois endommager la culture principale. Le meilleur exemple de cette pratique est le soya "Roundup Ready" de Monsanto. En fournissant à la fois la semence et le pesticide et tout en ayant un brevet restreignant l'usage de ces semences, Monsanto s'assure d'obtenir le monopole du marché et ainsi de maximiser ses profits. C'est sans compter les semences modifiées avec le gène Terminator, qui rendrait toutes les plantes cultivées stériles. Dans un tel cas, les fermiers ne pourraient récupérer une partie des graines de leurs plantes afin de les ensemences l'année suivante. Ils seraient donc complètement dépendants de Monsanto.

Jane Goodall est aussi préoccupée par la mondialisation. Elle note qu'à l'épicerie, la majorité des fruits et légumes proviennent de lieux "exotiques". Des mangues du Mexique, des poires de l'Argentine, des clémentines du Maroc... Un bon exemple: seulement en cherchant de l'ail l'autre jour, je n'ai trouvé que de l'ail provenant de Chine. Je ne crois pas que l'ail local ne soit pas disponible ici au mois de juillet. Les aliments qui nous sont offerts on souvent parcouru des milliers de kilomètres avant d'aboutir dans notre assiette. Ils ont été cultivés à grand coup de pesticides, dans des pays ou la réglementation sur ces derniers est différente. Dr. Goodall recommande, afin de réduire l'empreinte écologique de notre alimentation, de sélectionner des produits locaux, idéalement biologiques. Les produits locaux sont toujours plus frais car ils n'ont pas été cueillis avant leur maturité afin de compenser pour le temps perdu en transport et manutention. L'achat de produits régionaux favorise l'économie locale et génère moins de pollution quant au transport. Les marchés municipaux représentent la meilleure source de produits maraîchers locaux et vous pouvez aussi en profiter pour discuter avec les producteurs. Une autre option est d'obtenir fruits et légumes par une ferme associée au Réseau d'agriculture soutenue par la communauté (ASC). De cette façon, le membre partenaire reçoit chaque semaine un panier de fruits et légumes biologiques. Le contenu du panier est différent à chaque semaine et varie en fonction du calendrier des récoltes. Plusieurs fermes accompagnent leur panier hebdomadaire de recettes, afin d'aider les membres à cuisiner les légumes qui leur sont moins familiers.

Somme toute, Jane Goodall présente de façon claire et structurée les enjeux modernes entourant l'alimentation et les rites qui s'y associent. Ce livre m'a permis d'avoir une vue globale des différents problèmes et de leur solutions: malbouffe, pesticides, OGM, eau, aquaculture, élevage et abattage d'animaux, etc. Je recommande fortement la lecture de ce livre. Pour plus de détails sur la traduction française de ce livre, veuillez consulter le site web des éditions Actes Sud.

samedi 26 juillet 2008

Plusieurs lacs canadiens en voie de devenir des dépôts de résidus miniers!

Au Canada, les lacs et rivières sont protégés par une loi fédérale, la Loi sur les pêches. Crée en 1868, cette loi a pour but de protéger le poisson et son habitat. Un nouveau projet de loi a été soumis afin d'amender la Loi sur les pêches. En effet, le projet de loi C-32 se veut une amélioration de la Loi sur les pêches. En regardant de plus près, la partie 2 de ce projet de loi, qui spécifie les normes entourant la préservation de l'environnement du poisson, stipule qu'il est interdit aux organismes et entreprises de déverser dans un cours d'eau un produit pouvant modifier, perturber ou détruire l'habitat du poisson. Toutefois, le ministre des Pêches et des Océans pourra, dans sa grande bonté, allouer des permis spéciaux qui permettront aux entreprises de "modifier, perturber ou détruire" l'habitat du poisson. Donc, déverser toute substance nuisible dans un cours d'eau serait illégal, sauf si une permission spéciale a été attribuée.

Ce qui nous amène à discuter de l'industrie minière au Canada. Grâce au bouclier canadien, le Canada est source d'une quantité de minéraux. Or, argent, cuivre, nickel, fer et zinc, la variété de minéraux exploités est assez impressionnante et représente sans aucun doute un moteur important de l'économie canadienne. En 2007, les exportations de minerais canadien ont atteint 84 000 000 000$! Dans le cadre de l'exploitation d'une mine, les compagnies doivent séparer les minéraux des résidus sans valeur commerciale. Plusieurs techniques peuvent être utilisées, mais le résultat final génère une manne de résidus dont les compagnies doivent se débarrasser. Parmi les différents produits présents dans ces résidus, il y a de l'arsenic, du mercure, du cyanure, de l'acide sulfurique, certains matériaux radioactifs présents naturellement et plusieurs autres produits chimiques utilisés lors de l'extraction des minéraux.

La façon la plus simple, mais la moins écologique, de se débarrasser des résidus consistait à verser ces derniers dans les cours d'eau. Que ce soit des lacs, des rivières ou encore des océans, l'apport de résidus d'opération minière affecte grandement l'écosystème aquatique. Une autre loi, le Règlement sur les effluents des mines de métaux, est en place afin d'encadrer l'élimination des résidus et de prévenir les dépôts de résidus dans des endroits pouvant nuire grandement à l'environnement. Une fois de plus, ce règlement a été amendé en 2002 afin de permettre à certaines compagnies, qui avaient déjà commencé à disposer de leurs résidus dans des lacs avant la mise en place de la loi, de pouvoir agir en toute légalité.

Dans le cas du projet de loi C-32, 14 lacs et cours d'eau sont présentement à l'étude afin de devenir des entrepôts pour des résidus miniers. Les industries minières, si elles obtiennent les faveurs du ministre des Pêches et Océans, verront ces 14 lacs situés près de leurs installations passer du statut de cours d'eau protégé par la Loi sur les pêches à simple cours d'eau. Dès que ces derniers ne seront plus protégés, les compagnies n'auront plus qu'un pas à faire afin d'obtenir un permis et pouvoir y déposer leurs résidus, épargnant ainsi des milliers de dollars que l'entretien d'un bassin à résidus leur coûterait.

Selon le site web de la Fondation David Suzuki, 2 lacs de Terre-Neuve ont été sacrifiés de cette manière en 2006. Les population de saumon de l'Atlantique, d'omble de fontaine et de loutre qui y habitaient ont disparues. Ces lacs sont maintenant sans trace de vie, morts.

Toutefois, l'intérêt des compagnies minières internationales a été titillé par la flexibilité de la législation. Le nombre de demandes déposées afin de supprimer le statut protégé de certains lacs a grandement augmenté. Ce qui explique pourquoi le projet de loi C-32, incluant un droit de veto du ministre des Pêches et Océans, serait très dangereux pour l'ensemble des écosystèmes aquatiques.

Avec l'idée d'empêcher ces compagnies de venir polluer et détruire l'écosystème de tous ces lacs, je vous suggère de jeter un coup d'oeil au site web de la Fondation David Suzuki. Une lettre modèle est disponible sur le site web (en anglais seulement, désolée). Pour une traduction en français de cette lettre, voir ci-dessous. Vous pourrez donc envoyer ces lettres et faire part de votre désaccord envers le projet de loi C-32 à Stephen Harper, Loyola Hearn et les différents chefs de parti, ainsi qu'au député de votre compté. Toutes les courriels et adresses postales sont indiquées sur le site. Prenez donc un petit 2 minutes pour une bonne cause.

Après tout, les compagnies minières de font que passer, mais nous et les générations futures resteront aux prises avec leurs déchets...

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Objet : Désaccord envers projet de loi C-32

Cher ___________________,

Comme la plupart des canadiens, je suis profondément préoccupé par la conservation et préservation de nos précieuses ressources d’eau douce. Avec l’avènement du réchauffement climatique, on nous met en garde que la disponibilité de ces ressources pourrait être mise en péril par les sécheresses et la surconsommation. On nous encourage à conserver nos ressources hydriques afin d’en faire profiter les générations futures. Je crois que vous avez publiquement déclaré partager ces inquiétudes et exprimé votre engagement quant à la protection des sources d’eau douce et des écosystèmes aquatiques.

Toutefois, la politique actuelle du gouvernement canadien permet aux compagnies minières d’utiliser des lacs naturels immaculés comme dépôts pour leurs rejets d’origine minière. Cette politique est contraire à ce que le gouvernement requière de ses citoyens et va à l’encontre des engagements du gouvernement envers ses contribuables. Je suis interloqué par cette politique et j’exige que vous y mettiez un terme immédiatement.

Plusieurs alternatives sécuritaires et efficaces de disposer des rejets d’origine minière sont présentement employées dans différentes régions du Canada et à travers le monde. J’insiste donc respectueusement à ce que vous exigiez des nouvelles entreprises minières au Canada d’utiliser ces nouvelles technologies afin qu’elles laissent nos lacs en paix.

Sur cette note, je tiens à souligner que les compagnies minières ne feront que passer, tandis que les citoyens canadiens seront aux prises avec les conséquences écologiques d’une exploitation irresponsable pendant des générations.

Sincèrement,

***Les mots surlignés doivent être accordés convenablement. La section en bleu est une addition de ma part, à prendre ou à laisser.

samedi 19 juillet 2008

Rendre le monde meilleur et plus vert, un blog à la fois

Bonjour à tous! C'est aujourd'hui le début d'un effort pour changer les choses. Tout a commencé vers la fin de ma maîtrise, alors que j'ai lu attentivement la liste des ingrédients contenus dans ma mayonnaise "Marque du supermarché". J'ai été surprise de découvrir que de l'EDTA était utilisé comme agent de conservation dans ma mayonnaise. Ce qui m'a inquiétée, car j'utilisais ce même produit au laboratoire afin de décalcifier mes échantillons d'os et que la bouteille du produit indiquait clairement qu'il était toxique. Graduellement, je me suis mise à lire les étiquettes des produits que j'achetais et à m'informer sur les alternatives naturelles et biologiques. C'était le commencement.

De fil en aiguille, j'ai donc développé un intérêt pour les enjeux environnementaux et j'ai commencé à m'informer sur différents sujets. Ce qui m'a le plus surprise au cours de mes lectures fut de découvrir à quel point j'étais restée ignorante jusqu'à récemment. J'ai conclu que je devrais faire un blog afin de partager mes découvertes et maintes lectures avec mes parents et amis. Je ferai le tout de façon informelle. J'aimerais aussi que vous me fassiez part de vos idées et vos commentaires. Ça rendra le tout plus interactif.

J'entends donc rendre le monde un peu plus vert, un blog à la fois, grâce à votre aide.