dimanche 1 février 2009

Projet Trailbreaker en suspens

Petite mise à jour concernant l'actualité. Dans une de mes chroniques précédentes, je vous avais parlé du projet Trailbreaker. Au cours du mois de janvier, la compagnie Enbridge, responsable du projet, a décidé de le mettre sur glace. Les raisons derrière cette mise en suspens est bien évidemment de nature économique (crise oblige) et non environnementale.

Le projet a seulement été mis en suspens, mais c'est toujours ça de gagné. C'est donc à suivre.

samedi 10 janvier 2009

Ces petits gestes qui comptent #1: Le sac réutilisable

On m'a fait remarquer dernièrement que je discute majoritairement des grands enjeux environnementaux. En créant ce blog, j'avais pensé discuter de divers aspects reliés à l'environnement, dont informer les lecteurs de divers enjeux qui ne sont pas nécessairement très connus de la population. Toutefois, j'en suis venue à oublier de discuter des petits gestes qui font une différence! Toutes mes excuses, chers lecteurs, je vais rectifier la situation en commençant par vous parler des alternatives aux sacs de plastique: le sac réutilisable!

Les sacs en plastiques font partie intégrante de notre quotidien. Mais avez-vous déjà pensé à la quantité de sacs que vous utilisez par année? Pour vous donner une petite idée, nos voisins États-Uniens utilisent 380 milliards de sacs et d'emballages de plastique par année. Sachant que la population actuelle est de 305,679,637 individus (non mais, c'est précis!), on peut calculer que chaque personne utilise en moyenne 1 243 sacs et d'emballages de plastique par année!

Mais les sacs de plastique sont recyclables, me direz-vous. Selon quelques statistiques, une mince fraction des sacs de plastique sont recyclés, soit de 1 à 3%. (En passant, pour les gens de Montréal et Drummondville, n'oubliez pas que vous pouvez recycler vos sacs et contenants de plastique, sauf pour les plastiques de catégorie 6). Le reste des sacs se retrouvent dans les sites d'enfouissements, les cours d'eau ou encore un peu partout. Le plastique étant photodégradable, il a besoin de la lumière du soleil afin de se dégrader. Malheureusement, comme la lumière n'atteint pas les sacs de plastique enfouis dans les dépotoirs, ceux-ci prendront près de 1000 ans avant d'être complètement détruits. Quant au sacs de plastique flottant dans nos cours d'eaux, ils menacent la faune aquatique. Il arrive fréquemment que des oiseaux aquatiques et des tortues prennent les sacs de plastique pour des méduses. En tentant d'avaler ces sacs, les animaux se retrouvent généralement avec un sac de plastique coincé dans la gorge et meurent par asphyxie ou l'avalent et meurent suite à une perforation de leur système digestif. D'autres animaux se retrouveront pris dans des sacs de plastique dont ils ne pourront se libérer. Chaque année, des centaines de milliers de tortues de mer, de baleines et d'autres mammifères marins meurent après avoir ingéré des sacs en plastique jetés qu'ils ont pris pour de la nourriture. En Inde, les vaches meurent aussi suite à l'ingestion de sacs de plastique.

Une façon simple mais efficace de contrer la pollution par le plastique est d'utiliser des sacs réutilisables! Ils sont maintenant facile à obtenir. La plupart des grandes chaînes de magasins offrent maintenant des sacs réutilisables à leur effigie. Toutefois, lorsque vous achetez un sac réutilisable, pensez aussi à son impact environnemental. Le sac doit être durable, afin d'éviter d'en consommer plusieurs. Demandez-vous s'il semble résistant. Aussi, le matériel utilisé est important. Est-il fait de matières recyclées ou de tissu? Est-il clairement identifié au logo d'une compagnie (souhaitez-vous devenir un panneau publicitaire?)? Idéalement, les sacs en coton biologique, en fibres de bambou ou de chanvre sont les meilleures options. Ils sont résistants et se dégraderont facilement une fois leur vie terminée. Aussi, il est bon de savoir que certaines épiceries vous créditeront environ 0.05$ par sac réutilisable que vous utilisez. Une petite économie pour un bon geste!

Et pour une alternative inusitée, le furoshiki est tout indiqué! Ce grand carré de tissu est utilisé par les japonais depuis des générations pour transporter divers objets. J'ai découvert cette méthode d'emballage en consultant un blog. Avis aux intéressés, cette méthode d'emballage permet d'adapter le format de l'emballage au produit à emballer. Ainsi, une technique de pliage permettra de transporter des bouteilles, alors qu'un autre sera parfait pour les livres.

Les japonais ont aussi récemment fait une autre invention inusitée: le soutien-gorge se changeant en sac pour emplettes! Pour plus d'informations à ce sujet, je vous suggère de jeter un coup d'oeil sur cet article. Donc, plus besoin pour les japonaises de toujours penser à apporter un sac réutilisable. En cas d'oubli, elles enlèvent leur brassière!

Quelques adresses utiles:
http://www.bringyourbag.com/francais/enviro.php
http://sackingtheenvironment.org/default.aspx
http://www.grassrootsstore.com/index.asp
http://www.lioli.ca/index.html
http://www.ecobags.com/Our_Products
http://www.reusablebags.com/

dimanche 28 décembre 2008

Vermicompostage

Dans l'optique de réduire notre production de déchets domestiques, le compostage est une très bonne option.

Si vous êtes comme moi et restez dans un petit appartement, il est fort probable que vous n'avez pas de cour arrière et que le compostage semble impossible à envisager. Le bien connu bac à compost ou tas de compost est une option que vous envisagerez une fois établis en banlieue.

Mais détrompez vous, il est possible de composter à plus petite échelle dans votre propre logis. Avec le lombricompostage, ou vermicompostage, vous pouvez adopter quelques vers qui se chargeront de dégrader vos déchets organiques. Des vers de terre pourraient faire l'affaire, mais l'idéal est d'utiliser des vers rouges à fumier (Eisenia foetida). Ils consomment quotidiennement une plus grande masse de matière organique que les vers de terre.

Il est très simple de fabriquer soi-même un vermicomposteur, mais encore une fois, les plus paresseux auront aussi une option pré-fabriquée. La première question à se poser avant de débuter un vermicomposteur est la suivante: quelle quantité de déchets organiques produisez- vous? Si vous êtes une famille de 5, vous aurez besoin d'un plus grand vermicomposteur qu'une personne vivant seule. En fait, c'est la quantité de vers présents dans le vermicomposteur qui est la clé. Il faut avoir assez de vers afin de dégrader la quantité de matière organique ajoutée. Pour une grande famille, il est recommandé de mettre 3-4 livres de vers dans le bac, alors qu'un personne seule aura besoin de seulement 1 livre de vers. Aussi, une fois les vers bien installés, ils commenceront à se reproduire après 3 ou 4 mois.

La première étape de la fabrication d'un vermicomposteur est de choisir le bac. Côté pratico-pratique, un bon bac de plastique Rubbermaid, avec un couvercle, sera beaucoup plus économique et pratique qu'un bac en bois. Le bac devra être munis de trous d'aération sur le couvercle et de trous d'écoulement en dessous. Afin d'éviter les dégâts, ces trous devraient être recouverts de géotextile. Pour les trous du fond, le géotextile empêchera les vers et la terre de s'échapper, alors que le géotextile sur le dessus préviendra d'autre organismes, comme les mouches à fruits, d'entrer et sortir du vermicomposteur. Sous le bac, il est important d'installer soit un deuxième bac, soit un tapis à bottes en plastique afin de recueillir les écoulements. Si le milieu est très humide, il est possible de récupérer du liquide d'écoulement. Ce dernier est un très bon engrais pour les plantes! Ceux qui auraient des idées de grandeur et souhaiteraient utiliser plusieurs vermicomposteurs devraient considérer un système à étages. Dans un tel cas, seul le bac du bas n'aura pas de trous et servira à récolter le liquide qui pourrait s'écouler du vermicomposteur. Les autres bacs seront empilés par dessus le premier et les vers pourront migrer allègrement d'un étage à l'autre.

La litière initialement présente dans le bac contient du papier journal déchiqueté et un peu de sable ou de terre. Il est essentiel d'ajouter le sable ou du terreau, car les vers ont besoin de ces particules afin de bien broyer et digérer leur nourriture. Il faut éviter les papiers journaux colorés et magasines, car leur encre couleur pourrait nuire aux vers. On pourrait aussi remplacer le papier journal par des cartons d'oeufs en petits morceaux. Comme les verres ont besoin d'humidité, il faut humidifier la litière avant d'ajouter les vers. La litière doit être humide et non détrempée! Aussi, comme les microorganismes sont très important pour la dégradation des résidus de fruits et légumes que vous ajouterez, vous pouvez ajouter un peu de vermicomposte, si vous en avez sous la main. La litière devrait couvrir le bac à raison de 20 à 30 centimètres de profondeur. Une fois les vers ajoutés à la litière, il faudra leur laisser au moins 2 jours d'acclimatation à leur nouvel environnement avant de les nourrir. Aussi, de petites quantités de nourriture devront être ajoutées au cours des première semaines. Les vers se nourrissant des microorganismes présents sur les déchets, il faudra être patient et attendre que les bactéries s'établissent dans convenablement dans la litière.

Les vers ont quelques préférences quant à leur nourriture et leur environnement. Premièrement, ils n'apprécient pas la lumière directe. Ils supportent bien une température entre 15 et 25 degrés Celcius, mais la température optimale au bonheur des vers se situe entre 20 et 21 degrés Celcius. Les températures trop fraîches ou trop chaudes sont nuisibles pour la santé des vers, alors il faut éviter de les exposer à des températures sous 5 degrés Celcius et au dessus de 32 degrés Celcius. Côté nourriture, les vers ont des goûts assez diversifiés. Les restes de fruits et légumes sont très appréciés, tout comme le marc de café, les coquilles d'oeufs, les retailles de plantes, les restes de table, les poches de thé, etc. À éviter: les viandes, les excréments de vos animaux de compagnie, les huiles, les aliments trop salés ou vinaigrés. Aussi, certaines personnes ont mentionné que les agrumes, étant acides, pouvaient déséquilibrer l'équilibre du vermicomposteur s'ils étaient ajoutés en grandes quantité. Pour faciliter la décomposition, il est bon de couper les fruits et légumes en petits morceaux ou de mettre les coquilles d'oeufs en miettes.

Et comment nourrir les vers exactement? Les vers devraient être nourris une fois par semaine. Pour faciliter la décomposition, le bac devrait être être séparé en 6 zones d'enfouissement imaginaires. À chaque semaine, les résidus seront enfouis dans une zone différente. Cette rotation permettra aux vers de passer d'une zone à l'autre et de bien dégrader les déchets. Afin d'éviter les mouches à fruits et les odeurs, il faut s'assurer d'enfouir convenablement les résidus. La litière devrait toujours être humide. Si elle ne l'est pas, il faut l'humecter. Au contraire, si la litière est trop humide, ajouter un peu de papier journal déchiqueté permettra d'absorber l'excès d'eau.

Après 3 à 6 mois de tendres soins, les vers ont travaillé assez fort et il est possible de récolter le composte. Il y a plusieurs techniques qui peuvent être utilisées afin de récolter le compost. Premièrement, une partie du contenu du bac peut être mis sur une feuille de papier journal, sous une lumière directe. Les vers iront par eux-mêmes vers le centre de cette masse de compost. Il sera donc possible de récolter le compost aux abords du monticule, avant de remettre les vers et le reste de la litière dans le vermicomposteur. Une autre option est de nourrir les vers dans un coin du vermicomposteur. Après quelques jours, la majorité des vers devraient se trouver dans ce coin, et le compost situé dans le coin opposé peut être récolté. Finalement, la façon la plus simple est d'installer un 2e bac au dessus du bac contenant le compost mur. Le fond du bac superposé devra avoir des trous assez gros pour laisser passer les vers et devra être en contact avec la litière. De la nourriture est ajoutée à la litière du bac supérieur, et les vers migreront naturellement dans le bac supérieur après quelques jours. Il ne reste plus qu'à dissocier les 2 bacs et utiliser le compost!

Le compost peut être utilisé pour empoter les plantes de maison, pour donner un coup de pouce aux jardinières ou encore pour obtenir les plus grosses tomates du quartier!

Quelques sites internet utiles:
Vermicompostage 101
Bon site détaillant les règles de base du vermicompostage. Le site contient aussi un tableau utile sur les dimensions du vermicomposteur et la quantité de vers nécessaire en fonction du nombre de personnes dans la maisonnée.

Ferme Pousse-menu
En plus d'offrir de bons trucs sur le vermicompostage, la ferme Pousse-Menu vend des vermicomposteurs prêts à être utilisés et ce en 3 formats différents. Une recette détaillée de litière est aussi disponible.

WormGirl
Écoeurée de voir des compagnie charger le total pour des vers rouges et des bacs, Wormgirl offre à ceux qui sont intéressés un vermicomposteur prêt à utiliser ou encore seulement les vers et ce à des prix modiques. Son site web contient aussi plusieurs trucs et astuces pour faciliter le vermicompostage.

All Things Organic
Un bon site internet qui permet d'en savoir plus sur les différentes petites bêtes qui peuvent apparaître dans un vermicomposteur.

vendredi 26 décembre 2008

Sables bitumineux et projet Trailbreaker

Une fois de temps à autre, nous entendons parler de l'Alberta et de ses sables bitumineux. La région de l'Athabasca en Alberta possède 3500 km carrés de sables bitumineux enfouis dans les sols de la forêt boréale. Roue importante faisant tourner l'économie de cette province, les albertains sont loin d'abandonner l'exploitation des sables bitumineux. Elle fait partie de leur identité au même titre que le Stampede de Calgary et le boeuf AAA qu'ils produisent.

Cet automne, le projet Trailbreaker a été annoncé par la compagnie Enbridge. Il s'agit en fait d'un projet de réaménagement d'un grand pipeline partant de l'Illinois, traversant l'Ontario et se terminant à Montréal. Ce pipeline servirait à acheminer du pétrole lourd (non-raffiné) issu des sables bitumineux albertains à Montréal. La compagnie estime que le pipeline acheminerait environ 200 000 barils de pétrole brut par jour. Présentement, le pipeline fonctionne en sens inverse et achemine le pétrole vers l'Ouest canadien. Le hic dans ce projet, ce n'est pas le pipeline en tant que tel. Il a déjà été construit et des modification mineures sont nécessaires afin de renverser l'approvisionnement. En fait, en en soutenant un tel projet, on renforcera notre dépendance envers le pétrole et on soutiendra l'exploitation des sables bitumineux en Alberta.

L'exploitation de sables bitumineux est, à mon avis, une sale affaire. Premièrement, ces sables sont situés à la surface et les gisements sont exploités par des mines à ciel ouvert. Comme mentionné précédemment, les sables bitumineux se retrouvent majoritairement dans les sols de la forêt boréale albertaine. Pour plusieurs gisements actuellement exploités, les compagnies ont rasé de grandes zones boisées afin de pouvoir créer leurs mines. Plusieurs zones marécageuses entourent également les gisements. Elles sont également rasées afin de permettre l'exploitation des sites.

Théoriquement, les compagnies devront, à la fin de leur période d'exploitation, remettre le terrain en état. Toutefois, comme vous le constaterez, ce sera un défi de taille. Plusieurs études qui ont suivi les sites réaménagés sur une période de 4 à 30 ans ont démontré que la population de plantes présente sur le site présente peu de similitude à la population initiale pré-exploitation. La plupart des arbustes initialement présents ne pouvaient se rétablir dans la zone réaménagée, en particulier à cause de la compétition avec des espèces de plantes qui étaient absentes de la population initiale. Non seulement il est impossible de restaurer la biodiversité initiale du site, mais l'extraction des sables contamine l'eau, qui est ensuite conservée dans des étangs.

Contrairement au pétrole extrait de nappes souterraines, le bitume obtenu des sables bitumineux doit être séparé du sable. Plusieurs procédés d'extraction sont disponible; toutefois, les compagnies canadiennes préfèrent l'extraction par la vapeur d'eau. Au cours de ce procédé, les sables bitumineux passent dans un tambour rotatif où ils sont mis en contact avec de l'eau chaude et de la vapeur. Le bitume se retrouve à la surface du liquide et peut être isolé. Quant aux rejets de ce procédé, les lois fédérales interdisent de les rejeter dans les rivières ou autres sources d'eau courante. Ils sont donc entreposés dans des bassins ou lacs.

À l'heure actuelle, les bassins et lacs contenant les rejets issus du procédé de séparation couvrent en Alberta une superficie de plus de 130 km carrés. Ces eaux usées contiennent du sable, des sédiments (argile et limon), des composés phénoliques, des acides naphténiques, de l'ammoniaque-ammonium et divers métaux, tels le zinc, le cuivre et le fer. Il va sans dire que des résidus de bitume se retrouvent aussi dans les eaux usées. La sécurité de tels bassins n'a pas encore été démontrée à long terme. Il serait possible que l'eau des bassins puisse s'infiltrer dans le sol et contaminer soit les nappes phréatiques, soit le sol environnant. Les toxines présentes dans les rejets pourraient donc contaminer l'environnement. De plus, comme il est fréquemment coutume dans l'industrie minière, des lacs entiers servent de réservoirs aux résidus miniers et aux rejets issus de la production de sables bitumineux. Cette fois, c'est tout un écosystème aquatique qui est affecté par de telles pratiques.

L'exploitation des sables bitumineux consomme beaucoup d'énergie et est extrêmement polluante. À chaque jour, quelques 600 000 millions de pieds cube de gaz naturel sont utilisés. Cette quantité serait suffisante pour chauffer 3 millions de maisons! De plus, la production d'un baril de pétrole brut issu des sables bitumineux génère 3 fois plus de gaz à effet de serre que la production d'un baril traditionnel. Et c'est sans compter les GES qui seront produits afin de raffiner le pétrole et lorsque le pétrole sera brûlé. D'ailleurs, l'exploitation des sables bitumineux a été identifiée comme étant la source principale de l'augmentation de la production de gaz à effet de serre au Canada. Après tout, elle est responsable de la production de 40 millions de tonnes de CO2 par an!

Finalement, il a été récemment démontré que l'exploitation des sables bitumineux a un impact négatif sur la faune des régions exploitées. Les oiseaux aquatiques et de rivage, lors de leur retour au printemps, vont préférer fréquenter les lacs et bassins de rejets, car ces derniers ne sont pas gelés. En effet, les eaux usées chaudes qui sont déversées dans les bassins et augmentent la température de ces derniers, qui ne gèleront pas, contrairement aux lacs vierges. Les oiseaux se retrouvent donc en danger, car ils peuvent ingérer du bitume présent dans l'eau, ou encore leur plumage peut se retrouver couvert de bitume. Au cours des dernières années, cette situation est devenue un véritable problème en Alberta. La majorité des lacs et bassins se trouvent dans la voie de migration de plusieurs oiseaux aquatiques et d'oiseaux de rivages. Certaines compagnies minières ont installé des "canons de dissuasion" autour des lacs et bassins, mais ce n'est qu'une solution temporaire au problème.

Si vous tenez à faire votre part, un site web a été créer afin d'informer la population du projet Trailbreaker et permettre aux intéressés d'envoyer facilement un courriel aux députés/chefs de partis du Québec. Si vous avez une minute, jetez-y un coup d'oeil et signez la pétition en ligne.

Aussi, l'Institut Pembina a mis sur pied un site web très détaillé sur l'exploitation des sables bitumineux et leur impact environnemental. Si vous souhaitez en apprendre plus à ce sujet, je vous conseille fortement d'y jeter un coup d'oeil.

dimanche 17 août 2008

Les nettoyants écologiques: certification et recettes maison


Rebonjour à tous. Désolée de vous avoir délaissés si longtemps. J'ai l'intention de rattraper le temps perdu au cours des prochaines semaines.

Comme je compte, via ce blog, répondre aux questions que vous pourriez avoir quant à un sujet concernant l'environnement et l'écologie, j'ai effectué une petite recherche afin de répondre à la question de Lise. Elle disait avoir de la difficulté à déterminer quelles recettes de nettoyants écologiques trouvées sur le web sont réellement bonnes. Je vais donc tenter de répondre à cette question de deux façons. Premièrement, je vais vous parler de recettes maison de nettoyants écologiques. Par la suite, je vous donnerai plus de détails sur les certifications écologiques de certains produits nettoyants.

L'idée principale derrière l'utilisation de produits nettoyants écologique est double: minimiser le rejet de substances nocives dans l'environnement et réduire la présence de produits chimiques dans la maison. Il est bon de se souvenir que chaque produit utilisé a un impact direct sur l'environnement: l'énergie investie lors de la production du produit et de son contenant, les rejets chimiques, comment disposer d'un contenant vide... La plupart des produits nettoyants utilisés se retrouvent dans l'eau à la fin du nettoyage et sont ainsi rejetés dans nos cours d'eau. Malheureusement, les techniques d'épuration ne sont pas encore tout à fait très développées et ne permettent pas de se débarrasser de tous les produits chimiques. Pensez aux traces de nombreux médicaments et autres présentes dans les rejets d'eau de la ville de Montréal! Il est donc important de faire sa part et de réduire notre empreinte toxique. Et ne vous inquiétez pas, ces nettoyants fonctionnent aussi bien que les produits sur le marché et ne nécessitent aucuns sinon peu d'efforts supplémentaires.

J'utilise depuis un certain temps comme nettoyant tout usage le mélange suivant:
  • 1 tasse d'eau
  • 2 cuillères à thé de savon à vaisselle (écolo, de préférence. J'ai un faible pour le Biovert!) ou de savon de castille
  • 10 gouttes d'huile essentielle de mélaleuca
Pour faciliter l'utilisation, j'ai acheté un vaporisateur pour cette solution nettoyante. Jusqu'à maintenant, je suis assez contente des résultats. J'ai fait le test sur différentes surfaces (mélamine, plancher de bois, acier inoxydable, céramique et porcelaine) et ça fonctionne bien, sans laisser de trace. Le mélaleuca donne même une petite odeur fraîche et agit comme antibactérien. C'est certain que ce n'est pas de l'eau de javel, mais je ne cherche pas à désinfecter ma maison! Je crois fermement qu'un minimum de germes est nécessaire. J'ai pensé ajouter quelques gouttes d'huile essentielle d'agrume pour la prochaine fois, histoire de changer un peu l'odeur de mon nettoyant. L'huile essentielle de lavande est aussi considérée comme antibactérienne et pourrait donc être utilisée dans ce mélange. En conclusion, ce nettoyant fonctionne très bien et est franchement peu dispendieux. Essayez-le et vous m'en donnerez des nouvelles.

Aussi, certaines solutions classiques sont à la portée de tous:

Nettoyant pour les vitres
  • 4 tasses d'eau
  • 1 cuillère à thé de vinaigre.
Crème à récurer:
  • 1/4 tasse de bicarbonate de soude (petite vache!)
  • 2 c. à table de borax
  • 2 c. à table de cristaux de soude (soude caustique, ne pas confondre avec le bicarbonate de soude)
  • Savon liquide (vaisselle ou castille) en quantité suffisante pour générer une crème
  • Quelques gouttes d'une huile essentielle de votre choix
Autre petit truc: si vous trouvez que votre nettoyant écolo ne fait pas partir les taches tenaces, je vous suggère de laisser macérer la dite tache dans votre produit pendant quelques minutes. Ça devrait régler le problème.

Quelques sites présentant des recettes de produits nettoyants écologiques:
http://www.davidsuzuki.org/files/NC/Green_cleaning_recipes.pdf
http://www.telequebec.tv/emissions/vieenvert/produitsnettoyants.aspx
http://www.ecologycenter.org/factsheets/cleaning.html
http://www.andreanne.net/blog/index.php?2005/12/14/168-produits-nettoyants-ecologiques-faits-maison
http://www.zetika.com/maison-et-jardin-ecologiques/recettes-de-produits-nettoyants-ecologiques-pour-la-maison.html

J'ai encore une fois bien apprécié les documents qui ont été pondus par la Fondation David Suzuki. Vous trouverez même des petits vidéos vous enseignant comment fabriquer vos produits sous la rubrique Queen of Green. Aussi, plusieurs des sites ci-dessus ont des commentaires de gens qui ont essayé les produits. Je pense que dans la plupart des cas, les recettes proposées sont efficaces. Mais bon, je n'ai pas pu tout essayer par moi même, alors vous devrez vous fier aux commentaires des internautes.

Trucs pratiques pour rendre la vie de tous les jours plus écolo:
http://ekologeek.free.fr/

Si vous vous sentez lâches et que vous n'avez pas envie de faire vous-même des produits nettoyants (on vous le pardonnera!), il existe maintenant plusieurs alternatives facilement accessibles. La plupart des épiceries et magasins à rayons tiennent maintenant des gammes de produits nettoyants écologique. Mais comment s'y retrouver dans tout ça? Généralement, les produits écologiques ne devraient pas contenir les ingrédients suivants:
  • solvants aromatiques ou solvants halogénés, ni de butoxy-éthanol
  • phosphates
  • EDTA (ethylene diaminetetra-acetic acid)
  • APEO (alkylphenol ethoxylate)
Et si vous êtes encore plus lâches, sachez que plusieurs organismes s'assurent de vérifier pour vous que certains produits rencontrent des normes de base quand à leur formulation et leur fabrication. Par exemple, Écologo est un des organismes dont le logo est le plus fréquemment observé sur les bouteilles de produits écologiques. Tous les produits ayant un logo d'Écologo doivent réussir une série de tests de toxicité et doivent remplir certains critères quant à leur performance, biodégradabilité, le nombre d'ingrédients nocifs pour l'environnement et la production de déchets engendrée lors de la fabrication. Certains produits fabriqués aux États-Unis peuvent être homologués Greenseal, un organisme similaire à Écologo. Les produits approuvés par ces organismes sont donc moins nocifs pour l'environnement que les produits de nettoyage classiques.

Dernière chose: si vous choisissez d'acheter des produits nettoyants écologiques, essayez d'acheter ceux qui sont fabriqués au Québec! Non seulement vous soutiendrez l'économie locale, mais vous réduirez votre empreinte environnementale en choisissant un produit ayant nécessité moins de transport, donc ayant généré moins d'émissions de CO2.

Si vous avez des questions quant au contenu de ce blog, n'hésitez pas à m'en faire part. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions!

Sur ce, bon ménage à tous!

samedi 2 août 2008

Le Québec pour la séquestration des gaz à effet de serre?

Selon le site web de Radio Canada, le gouvernement du Québec est sur le point de financer une chaire d'étude sur la séquestration géologique du dioxyde de carbone (CO2), l'un des principaux gaz à effet de serre (GES). Le gouvernement s'apprête donc à verser 5 millions de dollars à l'INRS sur 5 ans afin de financer cette chaire.

La séquestration géologique du CO2 consiste à emprisonner le gaz dans un substrat géologique rocheux, ce qui comprend les gisements de gaz naturel ou de pétrole, les veines de charbon, les aquifères salins et les bassins sédimentaires. D'autres techniques de séquestration géologique sont présentement à l'étude, tel que l'emmagasinage entre les strates de schistes. Le gaz dois toutefois être emprisonné à plus de 800 mètres de profondeur, afin qu'il passe à un état supercritique, qui est plus dense et nécessite moins d'espace. Des membres du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ont estimé que 99% du CO2 "entreposé" de cette façon devrait être stable pendant 1000 ans. Des études menées par ces compagnies pétrolières ont toutefois suggéré que le CO2 pourrait être stable pendant des milliers, voir millions d'années.


Présentement, plusieurs compagnies exploitant des gisements pétroliers utilisent ce procédé pour la récupération assistée du pétrole. La règlementation de certains pays prévoit que les puits de pétrole doivent être fermés de façon adéquate avant d'être abandonnés, afin d'éviter que des débris remontent à l'intérieur du puit et contaminent le sol. Des mesures semblables devraient être prises concernant la séquestration de CO2 afin de s'assurer que le gaz ne s'échappe pas.

Bien que l'emprisonnement du CO2 dans des strates géologiques offre une solution immédiate pour réduire le niveau de CO2 atmosphérique et contrer par le fait même le réchauffement climatique, ce n'est qu'une solution temporaire. On peut comparer cette méthode à cacher de la poussière sous un tapis. Tout semble beau et propre pendant un certain temps, mais la poussière finit par réapparaître. Il n'est pas garanti à 100% que le CO2 demeurera emprisonné durant les 1000 années prévues ou plus. Le plus gros danger associé avec la séquestration de CO2 est les fuites. Que ce soit suite à un tremblement de terre ou dû à la perméabilité du réservoir utilisé, les fuites ont un impact désastreux sur l'environnement entourant la zone de séquestration. La diffusion graduelle du CO2 de la strate vers la surface pourrait affecter des nappes phréatiques servant de source d'eau potable et y favoriserait la formation d'acide carbonique. Ce dernier modifierait le pH de l'eau et inciterait la migration de métaux toxique. Dans le cas où le CO2 atteindrait la surface, la forte concentration de ce gaz détruirait les plantes environnantes et asphyxierait la faune. N'oublions pas que le gaz s'étant échappé de son réservoir, il sera disponible dans l'atmosphère où il contribuera de nouveau à l'effet de serre.

La plupart des sites de séquestration étant des nappes pétrolières, il y a fort à croire qu'une fois la nappe à sec, les compagnies exploitant le gisement délaisseront leurs installations. Il serait possible qu'un puit mal entretenu permette au CO2 de remonter à la surface. De plus, ces installations requerront un suivi à très long terme, soit un minimum de 1000 ans selon les estimations, ce qui dépasse largement la longévité d'une compagnie.

Somme toute, cette méthode n'est pas une solution efficace et sécuritaire pour se débarrasser des GES. Le gouvernement devrait investir dans la recherche sur la réduction des émissions, une méthode adéquate et durable pour enrayer le réchauffement climatique.

jeudi 31 juillet 2008

Lecture: A Harvest for Hope: A Guide to Mindful Eating, par Jane Goodall

Quand j'ai su que Jane Goodall avait écrit un livre portant sur les défis de l'alimentation moderne, je me suis dit qu'une grande dame de la science comme elle devait certainement avoir quelque chose d'intéressant à partager. C'était effectivement le cas.

Pour ceux qui ne sont pas familiers avec Jane Goodall, un petit résumé s"impose. Au début des années 60, Jane Goodall s'aventura en Afrique afin d'étudier les population de chimpanzés près du lac Tanganyika, en Tanzanie. Après avoir observé pendant longtemps les chimpanzés de cette région, elle découvrit que ces derniers étaient capables d'utiliser des outils. En insérant une branche dans un trou de termites, les chimpanzés étaient capables de retirer une branche couverte de termites, ce qui leur fournissait une bonne collation. Ce fut une grande découverte à cette époque, car la croyance générale voulait que seuls les humains étaient assez intelligents pour se servir d'outils. Jane Goodall observa aussi que les chimpanzés chassaient à l'occasion de petits animaux, ce qui réfuta la théorie selon laquelle ces singes étaient végétariens. Depuis ce temps, Jane Goodall a créé l'Institut Jane Goodall pour la recherche, la préservation et la conservation de la faune, dont le principal but est de protéger et préserver les chimpanzés et leur habitat, tout en favorisant le développement durable des communautés entourant le parc de Gombe.


Dans son livre, Jane Goodall partage avec nous les découvertes qu'elle a fait au fil des ans. Elle se souvient de l'agriculture et des fermes de son enfance, peu après la Deuxième Guerre mondiale. Peu de pesticides étaient utilisés afin de cultiver fruits et légumes. Les animaux étaient considérés comme des collaborateurs plutôt que des sources de profits. Elle déplore que l'essor de la technologie a dissocié l'Humain de son alimentation, que peu de gens prennent le temps d'être reconnaissants envers la nature pour la nourriture qu'elle fournit. Les repas sont devenus une obligation et plusieurs familles passent maintenant leur repas devant la télévision. De moins en moins de familles profitent des repas pour échanger et partager. Un des aspects qu'elle développe dans cet ouvrage est le rôle des pesticides et des OGM dans le monde moderne. La majorité des semences transgéniques sur le marché présentent un gène de résistance aux pesticides. Ceci permet aux producteurs de répandre des pesticides afin de se débarrasser des "mauvaises herbes" sans toutefois endommager la culture principale. Le meilleur exemple de cette pratique est le soya "Roundup Ready" de Monsanto. En fournissant à la fois la semence et le pesticide et tout en ayant un brevet restreignant l'usage de ces semences, Monsanto s'assure d'obtenir le monopole du marché et ainsi de maximiser ses profits. C'est sans compter les semences modifiées avec le gène Terminator, qui rendrait toutes les plantes cultivées stériles. Dans un tel cas, les fermiers ne pourraient récupérer une partie des graines de leurs plantes afin de les ensemences l'année suivante. Ils seraient donc complètement dépendants de Monsanto.

Jane Goodall est aussi préoccupée par la mondialisation. Elle note qu'à l'épicerie, la majorité des fruits et légumes proviennent de lieux "exotiques". Des mangues du Mexique, des poires de l'Argentine, des clémentines du Maroc... Un bon exemple: seulement en cherchant de l'ail l'autre jour, je n'ai trouvé que de l'ail provenant de Chine. Je ne crois pas que l'ail local ne soit pas disponible ici au mois de juillet. Les aliments qui nous sont offerts on souvent parcouru des milliers de kilomètres avant d'aboutir dans notre assiette. Ils ont été cultivés à grand coup de pesticides, dans des pays ou la réglementation sur ces derniers est différente. Dr. Goodall recommande, afin de réduire l'empreinte écologique de notre alimentation, de sélectionner des produits locaux, idéalement biologiques. Les produits locaux sont toujours plus frais car ils n'ont pas été cueillis avant leur maturité afin de compenser pour le temps perdu en transport et manutention. L'achat de produits régionaux favorise l'économie locale et génère moins de pollution quant au transport. Les marchés municipaux représentent la meilleure source de produits maraîchers locaux et vous pouvez aussi en profiter pour discuter avec les producteurs. Une autre option est d'obtenir fruits et légumes par une ferme associée au Réseau d'agriculture soutenue par la communauté (ASC). De cette façon, le membre partenaire reçoit chaque semaine un panier de fruits et légumes biologiques. Le contenu du panier est différent à chaque semaine et varie en fonction du calendrier des récoltes. Plusieurs fermes accompagnent leur panier hebdomadaire de recettes, afin d'aider les membres à cuisiner les légumes qui leur sont moins familiers.

Somme toute, Jane Goodall présente de façon claire et structurée les enjeux modernes entourant l'alimentation et les rites qui s'y associent. Ce livre m'a permis d'avoir une vue globale des différents problèmes et de leur solutions: malbouffe, pesticides, OGM, eau, aquaculture, élevage et abattage d'animaux, etc. Je recommande fortement la lecture de ce livre. Pour plus de détails sur la traduction française de ce livre, veuillez consulter le site web des éditions Actes Sud.